Imamura

Piments rouges

26 novembre 2004 > 29 janvier 2005

Imaginez Coluche jouant Hamlet… qu’un peintre abstrait veuille retrouver le dessin, c’est Romain Gary signant Emile Ajar.
En peinture tous les abstraits sont passés par la figuration mais il est rare qu’ils en reviennent comme Hélion dans son désir de mordre la vie à pleines dents.
J’aime les délires de dessinateur d’Imamura, j’aime dans l’artiste achevé cette délectation d’enfant de quatre ans à dessiner ses fantasmes avec la spontanéité de l’enfance.
Le nuage échappe au filet vert qui le pourchasse tandis que les hommes pommes travaillent joyeusement dans les étangs du jardin du plaisir. Ils recueillent des piments rouges afin de provoquer l’éclat du désir.
Ce sont les fruits que le magicien sacrifie à son art afin que se dégèle la toundra. Mais dans la tourmente, on voit mal la vérité et l’avion est tombé sur la table du petit déjeuner. Pourquoi la rose n’était-elle pas rouge ? Pourquoi les fleurs se fanent-elles ?
Dans la maisons aux toits superposés, un homme est tombé. Des électrons, fantômes vindicatifs attaquent un tank abandonné. C’est le chant de victoire des isolateurs. Où aller pour passer de l’autre côté ?
Délire au clair de lune, le soleil transpire, le soleil brille, c’est la fin du voyage et le déluge submerge le jardin des plaisirs tandis que les habitants des feuilles vertes découvrent le bonheur que donnent les pommes.
Imamura emporté par sa plume nous entraîne dans un délire surréaliste, il trace joyeusement sur la toile l’arc-en-ciel de ses fantasmes. Tsukiyo no Sakuran.

Lélia Mordoch

 

  cv  Imamura

 


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