Galerie Lélia Mordoch

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Les artistes du GRAV, 1960-2001

GARCIA ROSSI - LE PARC - MORELLET - SOBRINO - STEIN - YVARAL

15 juin > 13 juillet 2001

 

Horacio Garcia Rossi

Né en 1929 à Buenos Aires, Argentine. De 1950 à 1957 : études à l'Ecole Nationale des Beaux-Arts de Buenos Aires, et enseignement. Lors de ses études, rencontre Demarco, Le Parc et Sobrino. Réside et travaille à Paris à partir de 1959. Son travail porte alors sur la recherche à deux dimensions, sur la problématique de l'anonymat et de la multiplication de la forme, du mouvement virtuel, de la programmation et de la systématisation en blanc, noir et gris, ainsi que sur les problèmes de la juxtaposition des couleurs.

En 1960, il est co-fondateur du Centre de Recherches d'Art Visuel, puis du GRAV. Intéressé par l'analyse des phénomènes visuels, il introduit à partir de 1962 le mouvement réel et la lumière dans ses recherches. Premières expériences de formes géométriques sur écrans. Développe en même temps des oeuvres pouvant être manipulées par le spectateur (Cylindres en rotation), et entame une recherche continuelle sur le problème de l'instabilité avec la lumière et le mouvement, telles que les Boîtes à lumière instable avec couleurs et motifs à manipuler, et des structures lumière à couleurs changeantes. A partir de 1966, premières expériences avec l'identification visuelle de l'écriture (Mouvement), qui le mènent vers un Abécédaire en mouvement (Portrait ambigu des membres du GRAV), puis à partir de 1969, à une recherche systématique d'un alphabet ambigu en essayant de donner à chaque lettre le mouvement que sa forme et sa signification ont en tant que lettre. De 1972 à 1974, retour aux problèmes plastiques bidimensionnels et à la recherche d'une structure simple par des moyens analytiques. Etude approfondie de la couleur et de ses possibilités. De 1974 à 1978, recherches sur la problématique de la linguistique en tant que sujet de l'oeuvre. Depuis 1978, recherches sur la problématique de la couleur lumière.

 

 

Portrait ambigu des membres du GRAV
Boite à lumière
Paris 64/68
60CM x 60cm x 40cm
suite pages Garcia Rossi
     

Julio Le Parc

Né en 1928 à Mendoza, Argentine. En 1942, il s'installe avec sa mère et ses frères à Buenos Aires, où il travaille dans une usine de maroquinerie. De 1943 à 1946, puis à partir de 1955, études aux Beaux-Arts où il rencontre Demarco, Garcia Rossi et Sobrino. Participe en 1955 à l'occupation des Beaux-Arts au moment du putsch de l'armée contre Per Aires vision périphérique et instabilité visuelle, premiers essais d'image-lumière démultipliée par des plans de plexiglas en profondeur.

1960 : co-fondateur du Centre de Recherche d'Art visuel, puis du GRAV. Premiers mobiles et boîtes à lumières manipulables. Expériences avec les différentes utilisations de la lumière : projection, rayons de lumière en mouvement, reflets de mobiles translucides, installations avec lumières rasantes. A partir de 1963, création des environnements au sein des labyrinthes, des mobiles à traverser etc. Création des objets manipulables et interactifs. Installation des passages accidentés et des parcours, il s'intéresse alors à des niveaux différents de participation : active, volontaire, involontaire, ludique. Premières oeuvres à l'échelle architecturale (3ème Biennale de Paris). Développe des salles de jeu, des mouvements surprises, des chaussures pour marcher différemment, des lunettes pour une vision autre. 1966 premier prix de peinture de la biennale de Paris. En février 1968 publication du texte "Guérilla culturelle". Membre actif au sein des Ateliers populaire en mai 1968, Le Parc est expulsé de France. 1969 premier jeu-enquête : "Renverser les mythes". 1970 : installe son atelier à Cachan. Prise de position politique en Amérique latine et à Cuba ; mobilisation d'artistes et création du FAP (Front des arts plastiques). 1972 : grande rétrospective à la Kunsthalle de Düsseldorf avec la création d'une salle de jeu. A partir de 1969, reprise des expériences de 1959 sur la base de 14 couleur et sur le thème des ondes, reprise des études sur la surface sous le thème des " modulations " en 1974. Nombreuses actions politiques et culturelles notamment en Amérique latine, l'engagement social et politique jouant un rôle à part entière dans le travail de l'artiste jusqu'à aujourd'hui.

 

 

 

Continuel - Lumière - Cylindre 1962
     

François Morellet

Né en 1926 à Cholet, France. Artiste autodidacte, François Morellet développe dès ses premières recherches, une méthode appliquée à une stimulation visuelle active. Sur la base d'une analyse systématique et rationnelle des éléments picturaux, il répartit, souvent selon les principes du hasard, des formes élémentaires telles que des lignes et des carrés sur fond neutre. Influencé par le concrétisme de Max Bill, dont il découvre l'oeuvre au Brésil et niant l'abstraction lyrique de l'Ecole de Paris, Morellet tente ainsi d'éliminer toute trace individuelle de l'artiste, considérant la toile plutôt comme champ d'expérience visuelle que d'expression personnelle.
Co-fondateur du Groupe de Recherche d'Art Visuel (GRAV) en 1960, il est également membre du mouvement international de la Nouvelle Tendance, espérant trouver dans la collaboration avec d'autres "chercheurs" une possibilité d'échange "scientifique" dans le cadre de leurs investigations. Les tableaux tels les 3200 carrés de 1957 se restreignent ainsi à un élément géométrique simple qui est réparti sur la toile en alternance d'une manière aléatoire. Le hasard, qui empêche la volonté inconsciente de manipuler la mise en oeuvre des critères de beauté, aide à contrôler le processus d'une analyse neutre. Or, la toile structurée de cette manière stimule le spectateur dans l'établissement d'une relation active avec le tableau, laissant agir l'effet des formes et des couleurs sur la rétine d'une manière directe et immédiate. Pour cette raison, Morellet renforce par la suite cet effet d'optique en accentuant les couleurs (Répartition aléatoire de 40 000 carrés suivant les chiffres pairs et impairs d'un annuaire de téléphone de 1961) ou la superposition des lignes (Double trame 1°-2° de 1960), recherche qui inspire simultanément ses sculptures en tiges d'acier inox. Cette volonté de stimuler le spectateur et de changer radicalement la relation art-public s'exprime notamment dans de nombreuses installations avec le GRAV telles que les Labyrinthes et les Aires de jeux (entre 1963 et 1968) qui incitent à une participation interactive.
Dans un texte de 1971, Morellet compare la réception de l'art à un pique-nique pendant lequel le spectateur ne peut manger que ce qu'il a apporté. Bien que Morellet n'ai pu se consacrer entièrement à sa production artistique qu'après la cessation de son activité industrielle en 1975, son oeuvre n'a pas changé fondamentalement depuis, utilisant toujours les cinq grands principes de son art : juxtaposition, superposition, hasard, interférence et fragmentation.

 

 

Répartition aléatoire de 40 000 carrés 1962
50% violet - 50% gris très foncé
     

Francisco Sobrino

Né en 1932 à Guadalajara, il part pour l'Argentine en 1946. 1950/57 : Ecole Nationale des Beaux-Arts de Buenos Aires, où il rencontre Demarco, Garcia Rossi et Le Parc.
A partir de 1958, présence dans ses oeuvres de formes impersonnelles (carrés, cercles).
1959 - élimination des relations arbitraires des formes libres (compositions) sans l'incorporation de contenus subjectifs (significations émotives, messages etc...) Cherche une plus grande distance entre l'oeuvre et l'artiste, au bénéfice d'une communication plus directe entre l'oeuvre et le spectateur.
1960 - co-fondateur du Centre de Recherche d'Art Visuel, puis du GRAV. Reliefs, formes plates superposées par interrelations, progressions, systématisation (Plexiglas blanc-noir et couleur), oeuvres en volumes (Plexiglas transparent).
1961 - formes juxtaposées donnant naissance à de nouvelles formes (Plexiglas transparent) : Espaces indéfinis.
1962 - Structures permutationnelles (Plexiglas transparent). Emploi de formes modulaires (carrés) emboîtées par juxtapositions et superpositions, ces formes perdent le sens de leur position dans l'espace (position indéterminée).
1963 - Stuctures permutables (réflexions), oeuvres en acier, inox poli, miroir par réflexion, obtenant des formes virtuelles ; oeuvres en mouvement. Participation directe du spectateur : Pulsations, oeuvres ludiques.
1965 - mouvement mécanique (Oppositions indéfinies). 1966 - lumière et mouvement, images virtuelles Rouge Vert, Espace vivant environnement.
1967 - transmission du mouvement Dans le vent avec la participation directe du spectateur. Mouvement mécanique Transformations linéaires.
1970 - mouvement aléatoire Livre dans le vent.
1971 - Ballet Requiem Ligeti, Adret, Sobrino.
1973 - refuse l'invitation officielle de représenter l'Espagne à la Biennale de Venise.
1981 - Première oeuvre auto énergétique (cellule solaire).
1990 - Relief articulé (40 mètres), Oeuvre flottant sur l'Orinoco. Biennale d'Arte efemere, Vénézuéla.

Depuis 1959 à nos jours, il continue à être cohérent et à développer les idées avec lesquelles il avait participé à la fondation du GRAV.

 

 

suite pages Sobrino
     

Joël Stein

Né en 1926 à Saint-Martin Boulogne, France, Stein s'inscrit en 1946 à l'Ecole des Beaux-Arts de Paris et fréquente l'atelier Fernand Léger. Depuis 1956 premiers tableaux géométriques programmés sur des bases mathématiques, il développe à partir de 1958 l'idée du labyrinthe , encore bidimensionnel. En 1959, premiers reliefs manipulables. Co-fondateur du Centre de Recherche d'Art Visuel, puis du GRAV. Il travaille alors avec des effets moirés et l'activation visuelle du spectateur. En 1962, recherches sur la polarisation chromatique de la lumière qui donne forme aux premières boites lumineuses Polascopes. Publication avec P. Schaeffer Jeux de Trames. Du mouvement virtuel à travers le déplacement du champ visuel, Stein passe au mouvement réel et interactif de l'objet, qui intègre les recherches préalables ; il crée des Tourne-disques, Trièdres, Kaléidoscopes, et pour le Labyrinthe de 1963, des lampes manipulables. L'aspect ludique est accentué par la suite par des créations telles que les Bouliers, Spirales, ou des boites manipulables. Inspiré par les nouvelles technologies, Stein introduit en 1968 le laser et continue les recherches sur la couleur.
Enseigne à l'Ecole des Beaux-Arts de Paris, à la Faculté des Lettres à Vincennes, ainsi que les Arts plastiques à Saint-Charles.

 

 

Stein, vue de l'atelier, 2001
     

Jean-Pierre Yvaral

Né en 1934 à Paris, Jean-Pierre Yvaral fait des études à l'Ecole des Arts Appliqués de Paris où il se spécialise en publicité et graphisme. Dès 1954 : recherches visuelles en exploitant les différentes possibilités d'activation optique en vue d'une analyse systématique du fonctionnement de la perception visuelle. A partir de 1959, premières accélérations optiques en noir et blanc et exploitation de l'effet moiré en réalisant des superpositions de fils vinyliques sur trame et des réseaux noir et blanc échelonnés en profondeur (L'instabilité, 1961). Co-fondateur du Centre de Recherche d'Art Visuel, puis du GRAV. Il met alors au point la série Plan-espace, des reliefs où la structure change en fonction de l'angle de vision du spectateur, l'incitant ainsi à se déplacer (Déplacement du spectateur). Le mouvement virtuel se transforme alors en un mouvement réel. Création d'objets manipulables pour le 1er Labyrinthe de 1963 (Disques à manipuler), ainsi que des installations en fils vinyliques interactifs invitant à une action directe de la part du spectateur. 1966 : création de la Structure instable, un espace cylindrique pénétrable à base de fils vinyliques pouvant créer des effets de moiré, présenté lors de Une journée dans la rue. Depuis 1968, introduction de la couleur, et organisation des surfaces à base d'éléments unitaires codifiés. Premier tableaux Structure ambiguë et Polygamme. Mise au point des reliefs Chomotor, Volométrie, de stores vénitiens polychromés mus électriquement, et réalisation de la série Optivisio, système d'animation par trames optiques transparentes. A partir de données fixées préalablement, le travail d'Yvaral s'effectue par le biais de mises au point expérimentales, de définitions de nouvelles organisations structurelles. Il cherche à déterminer les lois impératives qui règnent sur les combinaisons formelles unitaires, tout en contrôlant au maximum le processus de mise en oeuvre d'un tableau ou d'une structure visuelle. L'utilisation de l'analyse informatique est une suite logique dans ce travail, non pas pour créer des images de synthèses ou produites par des logiciels, mais uniquement pour pouvoir calculer rapidement le "moyennage" d'une image numérique.

 

 

Marilyn numérisée MM601 - 1993
200 x 124 cm


Extrait du catalogue GRAV 1960-1968 réalisé à l'occasion de la rétrospective au Magasin, Centre National d'Art Contemporain de Grenoble, 1998.


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