Yukio Imamura

12 décembre 2008 > 31 janvier 2009

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Kyogen

Hommage à Amaterasu

« Kyogen », c’est le titre de la nouvelle série de tableaux d’Imamura où il peint sur des toiles recouvertes d’or. Curieuse, j’ai cherché ce que pouvait bien signifier ce titre énigmatique. C’est l’intermède drolatique du Nô. Il est vrai que tous ces petits êtres picturaux, légumes, insectes, cucurbitacées et autres éléments naturels,  dont l’horizon est la corolle d’une fleur, s’agitent allègrement dans leur petit monde, sans autre discipline que les aimants sur les échelles de leurs désirs. Tout cela fourmille d’une vie qui peut sembler bien loin de l’éternité des « Zénon vol ». C’est en me promenant sur la toile que de définition en définition, je suis remontée jusqu’aux sources mythologiques du « Kyogen »,  spectacle donné par les dieux pour faire sortir de sa grotte Amaterasu, la grande déesse du soleil, qui donna le riz aux hommes. L’éclat de leurs millions de rires l’attire au dehors où elle se voit dans le miroir forgé de leur huit millions de souffles, Yata no Kagami. Il est conservé dans le temple d’Isé à l’ombre duquel grandit Imamura. C’est le miroir de la conscience, un des trois emblèmes des empereurs du Japon.
Les toiles d’Imamura sont un hommage au tout vivant, un retour aux sources du shintoïsme dont il eut l’idée en peignant sur des paravents du XVIème siècle apprêtés à la feuille d’or. Les fonds chatoyants renvoient une lumière vivante comme si y survivait le souffle d’Amaterasu. Les tableaux de « Kyogen », miniatures et icônes, nous emmènent dans le monde fantastique du shintoïsme où chaque brin d’herbe est animé du souffle de la création, où les pierres ont une âme.

                                    Lélia Mordoch

 

exposition 2004

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